« Nous sommes en route pour Agrigente. Il faut savoir que les Gille de Binche ont été reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est ce qui leur vaut d’être invités au festival de Mondorlo in fiore. »
De l’avis de l’éditeur : « Un folklore, sous nos latitudes, pourvu qu’il soit sincère, demeure une tragédie locale irrésolue à laquelle les populations qui s’y adonnent ont conféré au fil des siècles, par le jeu, par le rire, la danse, la musique, des gestes répétés et de vifs coups de pied sur la Terre, l’allure d’une fantasquerie sérieuse. Les religions ont bien pu enduire le moindre élément du décor d’un émail à leur convenance, le goût moderne astiquer la coutume et la couvrir de vêtements synthétiques, la science même lui adjoindre des machineries et l’odeur du fuel, le cœur pur sentira toujours, dans la liesse et le rassemblement, remuer encore l’inquiétude des ancêtres, trembler sourdement le vœu du retour des saisons, des ciels, des animaux, des oiseaux, de toutes les bonnes vieilles forces qui échappent ; leur exultation. Ici, la parade et la procession, l’excès de la joie, l’ivresse, l’hébétude, la frénésie, l’euphorie, toute la panoplie des subterfuges en somme, cherchent invariablement à réveiller, une dernière fois, malgré le suaire de plomb de ce progrès qui l’a tué, un monde qui longtemps s’était présenté aux hommes sous l’aspect d’un mystère cohérent. «
